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Ibrahim MAALOUF, suite
08 mai 2012 | Catherine GOULPEAU | Retour article accueil,
...De Sting à Arthur H, de Disiz la Peste à Mathieu Chedid, d’Amadou & Mariam à Vanessa Paradis, le trompettiste Ibrahim Maalouf compte depuis plusieurs années parmi les musiciens les plus sollicités à la scène et en studio dans les styles les plus variés. Pour autant le plaisir et l’enrichissement artistiques qu’il tire de ces multiples rencontres ne l’ont pas détourné de ses priorités qui demeurent la composition et le façonnement d’une œuvre personnelle où puissent s’exprimer l’étendue de ses talents d’instrumentiste et la diversité de ses influences. Diagnostic est son troisième album. Il constitue le troisième volet d’un triptyque ouvert avec ces deux précédents enregistrements que sont Diasporas paru en 2007 et Diachronism en 2009. Il clôt en beauté un cycle élaboré sur la recherche d’une esthétique originale dominée par la trompette à quart de ton et traçant son chemin à travers les univers du jazz, du classique, des musiques du monde, du rock, de l’électro, et même du rap comme le prouve ici la participation de Oxmo Puccino. Il achève la conquête d’une indépendance sur les astreintes des genres pour mieux répondre à un désir d’unité et d’harmonie. S’il permet au musicien de réunir toutes les sonorités qui nourrissent son imaginaire depuis l’enfance, qu’elles émanent de l’orient matriciel ou d’un occident émancipateur, ce disque lui offre aussi la possibilité de recomposer sa propre famille, chacun des 7 premiers morceaux étant inspiré par l’un de ses membres. Le dernier titre Beirut rend quant à lui un hommage émouvant à son pays d’origine, le Liban, extension déchirée elle aussi de sa famille. Musicien ouvert et instinctif, pour qui la technique doit nécessairement rester au service du feeling, Ibrahim Maalouf s’affirme comme un compositeur ayant acquis avec le temps et l’expérience une maîtrise et une assurance synonymes de liberté. Ne rien s’interdire Ÿ fut la règle d’or lors de l’enregistrement de ces 8 pièces méticuleusement orchestrées et fiévreusement vivantes, réalisées dans le studio parisien du compositeur Armand Amar. Ibrahim se met ainsi pour la première fois au piano, instrument avec lequel il a débuté la musique, et au chant. Si l’épicentre géographique de ce disque se situe du côté des Balkans, dont il emprunte le style plein d’exubérance des fanfares, on y voyage aussi beaucoup du côté de Cuba, de l’Amérique Latine, voire de la Chine, selon une logique nomade qui le conduit également à une intro au piano à la Chopin, à une improvisation sur un thème de Michael Jackson (We’ll Always Care About You) ou à la mise à nue sans complexe d’une passion jamais démentie depuis l’adolescence pour le rock metal. Dans ce grand tourbillon au creux duquel s’enroule sa vie, sa trompette dispense mille émotions intimes : colère, nostalgie, désespoir, euphorie... Elle articule dans un souffle d’une rare intensité, d’une exceptionnelle profondeur, les douleurs et les douceurs du passé, elle témoigne des vastes ambitions d’un créateur devenu maître de son langage. Victoire du Jazz 2010 - Révélation Instrumentale Avec l'aimable autorisation de Simon Veyssière - Accent Presse | 8, rue André Messager 75018 PARIS (France) Bureau: +33 (0) 1 42 57 92 84 | Mobile: +33 (0) 6 70 21 32 83 | email: simon@accent-presse.com